Quelle est la meilleure stratégie de migration vers le Cloud ?
De plus en plus d'organisations considèrent la migration des applications et données vers le Cloud comme un incontournable dans leur transformation digitale. Les objectifs peuvent aller de la maîtrise des coûts à l'amélioration des performances. Une feuille de route Cloud s'impose toutefois pour qu'un projet de migration soit une réussite. Quelle stratégie adopter? Grégory Distatte et Grégory Vanderclause, experts Cloud de Win, nous guident.
Migration vers le Cloud : de quoi parle-t-on ?
Une stratégie de migration vers le Cloud est un plan élaboré par une organisation pour déplacer ses données ou ses applications vers une infrastructure déportée (le Cloud) depuis une architecture on premise (sur site).
Cette stratégie doit être élaborée à partir d'un audit débouchant sur un plan documenté, tenant compte de la hiérarchisation et de la migration des données, des applications et des services concernés par la migration Cloud.
Les freins à la migration vers le Cloud
Un plan de migration vers le Cloud ne peut s'affranchir d'une série de pré-requis, prévient Grégory Distatte, Cloud Engineer de Win : "L'un des plus gros problèmes que nous constatons dans les entreprises et organisations qui désirent effectuer cette transition, c'est le manque de préparation, notamment l'évaluation de la bande passante nécessaire. Il arrive en effet que, les débits ne soient pas toujours équivalents ou suffisants. Le coût de la bande passante doit être anticipé, tout comme les besoins en connectivité de secours, en cas de panne".
Compétences IT des entreprises
L'expert déplore parfois un manque de maturité, mais se veut didactique et rassurant: "C'est ici que nous intervenons pour expliquer à la fois les bénéfices, mais surtout les étapes nécessaires pour passer de l'ère on prem à celle du Cloud. Il peut s'écouler deux ans entre un projet et sa concrétisation, mais ainsi seulement pouvons-nous en garantir le bon déroulement. Et parfois, il arrive qu'au terme d'une réunion préparatoire, nous disions au client que cette migration ne s'impose pas... ou pas encore, que l'on premise est toujours pertinent.".
Grégory Vanderclause, également ingénieur Cloud pour Win, confirme : "Certaines organisations n'ont pas toujours un personnel qualifié pour effectuer ces démarches. Lorsque nous intervenons, nous redirigeons les compétences des entreprises vers leur métier en les déchargeant de ces compétences techniques nécessaires pour l'installation, la maintenance, l'application des correctifs".
Le “mirage” du tout au Cloud public
Nombre d'organisations choisissent aujourd'hui une migration radicale auprès d'un fournisseur comme Oracle, Google ou Microsoft, parce qu'elles ont naturellement confiance dans la capacité d'un grand éditeur à répondre à leurs besoins.
Une décision qui n'est pas sans conséquences : "On ne sait pas exactement où ces données sont conservées. Ce qui est évidemment problématique dans le cas de données sensibles (identité, santé)", commente Grégory Distatte. "Il faut également penser aux interfaces, qui peuvent changer d'un jour à l'autre sans prévenir, puisque c'est l'éditeur qui décide de tout, à peu près. La question du support est également à évaluer. Quand un éditeur dit qu'il répond dans l'heure à une déclaration d'incident, cela peut parfois se borner à dire 'hello' au client, avant de faire remonter le problème plus haut. Ajoutez à cela que le support n'est pas toujours non plus très efficace, parfois délocalisé et uniquement accessible en anglais, lorsqu'il s'agit de répondre à un problème important ou urgent."
La sécurité du Cloud n'est pas toujours optimale, déplore Grégory Vanderclause : "Quand on va sur le Cloud public, par défaut on y accède par Internet. C'est précisément la raison pour laquelle il faut sécuriser les accès au maximum, en appliquant coûte que coûte l'authentification à deux facteurs ou grâce à une connectivité sécurisée. Les Clouds publics ne sont pas mauvais en soi, ils proposent toute une série d'options de sécurité. Encore faut-il les activer. Ce sont des options, souvent payantes, qui font augmenter la facture. Le choix du Cloud public pour une question de confiance et de coûts - ne nous voilons pas la face - fait alors face au principe de réalité. Attention donc aux coûts cachés tels que l’activation de certains services, non prévus à la base.
L'un des points régulièrement soulevés par les clients dans leur plan de migration est précisément la gestion des backups : "Car en cas de panne, toute une organisation peut cesser de fonctionner, c’est catastrophique", explique Grégory Vanderclause. "Nous proposons plusieurs solutions, permettant de basculer d'un nœud à l'autre en cas de défaillance. Nous disposons par exemple d'un puissant datacenter à Villers-le-Bouillet, le fameux WDC, ainsi que d'un site au parc Créalys (Les Isnes). Les clients y sont sensibles, ils peuvent même le visiter et savent précisément où leurs données sont stockées ou sauvegardées en sécurité. Une visibilité sur les data que ne peut offrir une solution Cloud public des grands éditeurs".
Les défis de la migration Cloud
Une migration vers le Cloud reste un défi à relever pour plusieurs raisons :
- Le risque d'interruption temporaire de certaines serveurs
- Les pertes de données (d'où le besoin de sécuriser les données)
- La gestion des ressources et une réorganisation des services IT
- L'interopérabilité des solutions pour qu'elles puissent harmonieusement communiquer
Quel Cloud choisir ?
Nous l'avons déjà évoqué dans cet article. Le Cloud doit être envisagé avec une réflexion profonde sur la criticité des données et des applications stockées afin de rediriger vers le bon Cloud : public, privé ou solution hybride.
"Beaucoup de structures avec lesquelles nous travaillons, comme les établissements de soin de santé et les institutions financières, doivent réfléchir aux types de données et d'applications qui sont déportées dans le Cloud", explique Grégory Vanderclause. "Généralement, les données moins sensibles peuvent très bien se trouver sur un Cloud public le plus sécurisé possible. Beaucoup de clients réclament Microsoft 365 pour la productivité, mais souhaitent garder un contrôle absolu sur les données stratégiques. C'est louable. Les données sensibles vont naturellement se loger dans un Cloud privé".
Illustration des différentes solutions Cloud en fonction des besoins de l'organisation :
Migrer vers le Cloud : les étapes
La feuille de route pour la migration vers le Cloud dépend de la complexité de l'environnement et nécessite une série de paliers pour être menée à bien, de manière progressive et sans brûler aucune étape.
1. L'audit
L'environnement actuel doit être évalué, les besoins en matière de Cloud doivent être calculés. Tout doit être mis sur la table, sans exception, prévient Grégory Distatte : "La compatibilité avec l'infrastructure actuelle, les avantages, les limites, la hiérarchisation et l'inventaire des données, la connectivité, la qualité du matériel".
2. La remédiation
Cette étape va permettre de mettre à niveau l'ensemble des éléments de l'infrastructure IT pour pouvoir garantir une migration la moins impactante sur l’activité business. On travaillera par exemple sur une matrice de comptabilité de l’ensemble des éléments (OS, logiciels, etc).
3. La phase pilote
Cette étape consiste à tester la stratégie élaborée, avec les équipes de l'organisation.
4. L'évaluation
Dans cette étape, "nous tirons toutes les conclusions de l'expérimentation faite avec les équipes pour générer le moins de stress et de demandes de support possibles", explique Grégory Distatte.
5. La migration
Lorsque la stratégie est confirmée arrive l'étape de la migration proprement dite. "En général, ce type d’intervention se réalise en dehors des heures d’activité. Très souvent, nous ne pouvons pas savoir exactement combien de temps cela prendra. En fonction de la spécificité de chaque client, nous pourrons nous permettre certaines fenêtres d’intervention. Chaque projet est très différent de l’autre ", poursuit Grégory Distatte.
Ce temps est précieux, confirme Grégory Vanderclause: "Une fois que la migration est effectuée, nous sommes indéniablement face à une série de questions. Et des interventions sont souvent nécessaires. Nous devons aussi nous assurer que les équipes sont correctement formées pour que le client soit parfaitement autonome avec les solutions choisies. Nous pouvons alors intervenir dans le périmètre qui est le nôtre, de manière la plus efficace possible".
Quels sont les avantages du Cloud ?
Le Cloud, quelle que soit sa forme et sa mise en place, offre aujourd'hui une foule d'avantages aux organisations :
- Surveillance de l'infrastructure
- Intervention de jour comme de nuit (24/7) (en fonction du type de SLA choisi)
- Maintenance, corrections et évolution des applications et systèmes par le prestataire
- Remplacement des matériels arrivés en fin de vie par le prestataire
- Adaptation des ressources à la demande, en cas de pic même temporaire d'activité
- Économies en matière d'investissements matériel (et de maintenance)
- Réduction des besoins en compétences techniques pour le personnel IT
- Accès aux machines virtuelles et aux paramètres en mode 'self-service'
- Options de services gérés pour les systèmes d'exploitation Windows en fonction du type de contrat
- Réduction ou réallocation des ressources internes