L’intelligence artificielle plutôt que l’ignorance artificielle
I-care, l’entreprise montoise, est devenue leader mondiale de la maintenance prédictive. Elle va récemment fêter ses vingt ans… tout en se dirigeant vers un business model de Data Driven Company.
99 % d’IA et 1 % d’humain pour prédire l’imprévisible. C’est I-care, spécialiste wallon de la maintenance industrielle prédictive. Le postulat de base : « If you can’t measure it, you can’t manage it !” de Lord Kelvin (1824 – 1907). Collecter, mesurer, analyser et gérer sont ses maîtres-mots. « Aujourd’hui, nous suivons plus de 300.000 équipements à travers le monde », résume Arnaud Stievenart, co-fondateur de l’entreprise montoise, qui vise la position de leader mondial.
« Nous sommes des médecins pour machines ! Et c’est bien cela que nous faisons : nous établissons un diagnostic, utilisons pour ce faire différents paramètres et prédisons quand un problème risque de survenir. Ceci permet à nos clients d’intervenir à temps, car toute défaillance aurait naturellement pour eux des répercussions économiques et écologiques. La maintenance prédictive va même plus loin que la médecine, qui n’est souvent que curative. »
Parfois appelée « le Dr. House des machines industrielles », l’entreprise montoise est spécialisée dans la maintenance prédictive. Ses solutions basées sur l’IA et les millions de données qu’elle traite permettent de prédire les pannes industrielles de ses clients partout dans le monde, à distance depuis la Belgique
Maintenance 4.0
La demande de maintenance prédictive connaît un essor sans précédent, en raison de sa capacité avérée à optimiser les opérations, à accroître la fiabilité des équipements, à limiter les temps d’arrêt et à réduire la consommation énergétique. Fondée en 2004, sur base d’un capital initial de 6.200 euros, I-care compte aujourd’hui plus de 750 employés et aura réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de quelque 70 millions d’euros ( + 35 % par rapport à 2022 ).
« Si la maintenance prédictive est mieux connue aujourd’hui, imaginez-vous ce qu’il en était voici près de vingt ans, s’amuse Arnaud Stievenart. Personne n’en parlait ! Quant à l’IA, elle était largement inexploitée. Nous avons donc élaboré une stratégie pour combler ce manque : c’était le tout début d’I-care. »
L’IA, I-care la maitrise depuis longtemps
Maintenance prédictive, ensuite prescriptive et, aujourd’hui, maintenance 4.0. Au départ, une stratégie de transformation numérique qui implique des capteurs de vibration ultra précis , doté s d’une connectivité sans fil, , qui alimentent en data un système capable de visualiser l’ensemble de la chaîne de production, de la contrôler et de proposer des actions . « La maintenance 4.0 est une méthode de prévention des défaillances des machines qui consiste à analyser les données de production et de maintenance afin de prévoir les problèmes avant qu’ils ne surviennent », résume Arnaud Stievenart.
Au cœur du système, l’IA. I-care la maîtrise depuis longtemps -tant ses avantages que ses inconvénients. « Si elle est mal conçue et mal utilisée, l’intelligence artificielle peut rapidement mener à l’ignorance artificielle. » , prévient Arnaud Stievenart. « Sans les entrées appropriées dans votre algorithme, il est tout simplement impossible d'obtenir des résultats cohérents. C’est le principe du GIGO : ‘Garbage In, Garbage Out’. Il pourrait en résulter une ignorance artificielle : lorsque la direction pense être en sécurité grâce aux outils de maintenance, alors que ceux-ci sont mal configurés et donc inefficaces.” C’est là que l’humain garde un rôle essentiel.
Le cœur de la gestion intelligente des données
Si l’automatisation et l’intelligence augmentée sont des outils inestimables pour l’analyse, elles ne remplacent pas la touche humaine. « Nos experts continuent à privilégier un échange verbal régulier pour aider les clients à prendre les meilleures décisions ».
« Chez I-care, nous croyons au pouvoir de la gestion intelligente des données pour transformer les industries. En intégrant de manière transparente l’automatisation, l’intelligence augmentée et l’expertise humaine, nous offrons à nos clients une solution complète qui va au-delà de l’analyse traditionnelle des données. Notre engagement en faveur de la qualité et de l’innovation permet aux entreprises de naviguer en toute confiance dans les complexités du paysage industriel moderne. »
I-care, Data Driver Company
Comme nombre d’éditeurs de logiciels de productivité proposent leurs prestations en mode SaaS, I-care, lui, pousse le WaaS (Wi-care-as-a-Service), un modèle de maintenance prédictive rassemblant matériel et logiciel sous forme de service. Le WaaS élimine les besoins initiaux en capital pour les produits de surveillance. Il s’agit d’un coût tout compris par machine incluant le hardware (réseau, capteurs…), l’installation, les analyses, la gestion périodique sur alarmes (en fonction de la criticité du client) et le reporting (rapports intégrés sur le cloud).
« Le WaaS s’impose naturellement quand l’organisation cherche à accélérer ou à étendre sa transition vers la maintenance 4.0 en mettant en œuvre des solutions de surveillance sans fil partielles ou complètes pour sa base d’actifs, complète Arnaud Stievenart. Aujourd’hui, la maintenance prédictive est disponible à partir de quelques dizaines euros par mois par machine industrielle !
Les services seront de plus en plus fins, estime encore le co-fondateur de I-care. Et cela grâce, précisément, à l’apport de l’IA. Notons ici que la R&D de l’entreprise, située en Belgique, occupe une cinquantaine de collaborateurs de haut niveau. « L’enseignement technologique belge est de qualité, en IA en particulier », observe encore Arnaud Stievenart. Forte de son expertise, de sa technologie et de sa stratégie de croissance, l’entreprise ambitionne de dépasser les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2025. « On collectera, connectera, gérera et analysera toujours plus de données tout en faisant évoluer notre business model vers celui d’une data driven company ! »
Une success story à suivre…